From Auguste Bernard   s.d.

[644]Monsieur,

Plusieurs professeurs se proposant de se présenter au concours pour l'agrégation des sciences, sont venus étudier à Paris, et ne doivent y rester que cette année. Or cette année justement, on n'enseigne nulle part une des parties les plus importantes de la physique, je veux dire les phénomènes de la lumière connus sous les noms de double réfraction, d'interférences, de polarisation. A la Sorbonne, on n'en parle jamais ; et d'après ce que vous nous avez annoncé, vous vous proposez de n'exposer pour ainsi dire que le programme du cours de physique de l'année prochaine. Les théories dont j'ai parlé plus haut font cependant partie de l'examen du concours ; d'ailleurs nous nous proposons de les introduire dans notre enseignement. Comment néanmoins y parvenir, s'il n'existe aucun traité bien fait sur cette partie de la physique ? et aucun cours pour nous guider dans nos recherches. C'est par suite de nos réflexions que nous avons pensé à nous adresser à vous, qui avez porté la lumière dans un si grand nombre de théories difficiles.[645] Nous venons vous demander s'il ne pourrait pas entrer dans vos vues de consacrer quelques leçons de votre cours à ce point particulier de la théorie de la lumière, sauf à laisser de côté les expériences, s'il était impossible de faire autrement.

Je vous prie de recevoir l'assurance anticipée de notre éternelle reconnaissance pour ce signalé service, et d'agréer nos salutations respectueuses.

Pour mes collègues, A[uguste] Bernard.

[646]A Monsieur Ampère

Please cite as “L1027,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 19 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L1027