From Claude-Joseph Dupras   15 février 1813

[908] Meaux, ce 15 février 1813
Monsieur,

La dernière fois que j'ai eu l'avantage de vous saluer, je vous entretins de la traduction en vers de Juvénal et de Tacite par M. Raoult, professeur de rhétorique au collège de Meaux. Comme vous ne connaissiez point cet ouvrage, quoique l'auteur ait eu soin d'en faire tenir un nombre suffisant à M. Martin pour en remettre un exemplaire à chacun des officiers de l'université, j'en ai témoigné ma surprise à M. Raoult. Celui-ci, pour réparer une faute à laquelle il n'a point de part,[909] m'a remis sur le champ un exemplaire de ses deux ouvrages avec prière de vous en faire l'envoi. Je n'attendais qu'une occasion pour remplir ses intentions ; comme l'auteur lui-même se rend aujourd'hui à Paris pour quelques affaires, jaloux de faire votre connaissance, il vous les porte lui-même, et il se fait un plaisir de vous les présenter.

Accoutumé dès mon enfance à déposer dans le sein d'un ami mes peines et mes plaisirs, je me félicite de l'avoir rencontré dans M. Raoult ; à une trop grande modestie, il joint de grands talents, une profonde érudition, un bon cœur et beaucoup de franchise ; mais c'est trop vous en dire, à vous Monsieur, qui savez mieux que moi juger les hommes.

Le collège de Meaux se monte de jour en jour ; les études y vont on ne peut mieux, chacun y travaille avec zèle, et j'espère qu'un jour ce collège marquera parmi les bons.

[910] Agréez Monsieur les hommages respectueux de mon épouse et ceux de votre très humble et très obéissant serviteur, Dupras, Pr[inci]pal

[911]A Monsieur A. Ampère, inspecteur général de l'université impériale, passage du commerce, rue de l'Ancienne-Comédie-française n°19, à Paris

Please cite as “L1044,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L1044