Lorsqu'à la suite d'une conversation, vous me témoignâtes le désir de lire mon mémoire1 sur quelques propriétés du fluide électrique et que vos affaires multipliées vous avaient mis dans l'impossibilité d'examiner quand il était à votre disposition, je fis toutes les recherches nécessaires pour obtenir et vous apporter la copie que j'avais vue deux mois auparavant chez M. Fresnel. Elle était égarée. Cet académicien en m'engageant à faire une nouvelle copie, me prévins que ce travail n'était pas pressé, parce qu'il était tellement occupé qu'il n'aurait pas de moment libre avant un an. En conséquence, j'ai cru devoir attendre jusqu'au 12 c[ouran]t pour vous parler de ce mémoire et pour le remettre chez vous.
Je me rendis donc lundi dernier, pour vous en parler, à l'Académie des sciences. Mais comme vous n'arrivâtes qu'après l'ouverture de la séance, vous n'eûtes pas le temps de m'écouter. Je me reprochai alors de ne m'être pas rendu chez vous dans la crainte de vous faire perdre un temps utile, et je prends aujourd'hui le parti de remettre ce mémoire à votre domicile, avec l'espoir que vous en prendrez connaissance et que de concert avec M.M. Fresnel et Mirbel, vous voudrez bien faire connaître[247] votre opinion sur ce travail à l'Académie des sciences. Si vous aviez quelques objections ou observations à me faire, je m'empresserai d'y répondre, autant toutefois que mes moyens me le permettraient.
Vous m'obligerez de vouloir bien m'accuser la réception de la présente et du mémoire.
J'ai l'honneur d'être avec respect votre très humble et très obéissant serviteur. Féburier Rue Maurepas n° 14, à Versailles
Please cite as “L1066,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L1066