From Féburier   16 octobre 1826

[652] Versailles, le 16 8bre 1826
Monsieur Ampère, professeur au Collège de France et membre de l’Institut
Monsieur,

1 Le désir de vous satisfaire sur le champ me détermina à me rendre hier, en sortant de chez vous, rue de Chartres, dans l'espoir de voir M. de Mirbel et de vous faire passer de suite mon mémoire si cet académicien n'en avait plus besoin. Cet académicien m'affirma que M. Fresnel ne le lui avait pas remis et qu'il n'en avait pas entendu parler depuis le mois de juillet 1826. Surpris de cette réponse, j'allais au secrétariat de l'Académie. M. Cardon m'assura que depuis qu'il vous avait remis le mémoire, il n'en avait plus entendu parler. Il m'ajouta que si M. Fresnel l'eût chargé de le faire passer à M. de Mirbel, il l'eût fait sur le champ, et que dans le cas de dépôt il l'aurait mis dans un carton que nous vérifiâmes, mais inutilement.

Il en résulte que M. Fresnel l'ayant pris chez vous et l'ayant eu chez lui où je l'ai vu et même feuilleté, c'est cet académicien qui peut seul le retrouver et vous le remettre. Comme il est volumineux, je pense que s'il est égaré dans d'autres papiers, on le retrouvera facilement.

Si vous aviez la bonté de recommander à M. Ajuçon de mettre en état la grande machine électrique[653] du Collège de France et de remplacer le fil de laiton qui soutien l'hygromètre et le thermomètre par une substance idio-électrique telle qu'un cordon de soie recouvert de laque ou maintenu par un morceau de verre posé en travers sur l'ouverture du vase, on pourrait faire l'expérience au 1er beau temps, et je ne manquerais pas de m'y trouver, si j'étais prévenu du jour et de l'heure. Je pense que si Paris est moins propre pour les expériences électriques qu'un lieu élevé et isolé de toute autre habitation, comme la maison que j'ai habitée plus de 20 ans et que j'avais choisie pour cette raison, cependant l'expérience dont il est question pourrait réussir si la machine produisait beaucoup de fluide comme dans un temps sec. Ne pouvant vous rendre de visite utile en profitant de votre bonne volonté, que lorsque vous aurez mon mémoire, j'attendrai qu'on vous l'ait remis pour vous rendre une nouvelle visite un mardi ou un jeudi à 11h et demie.

J'ai l'honneur d'être avec respect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. Féburier.

[654]Monsieur Ampère, membre de l’Institut etc, rue des Fossés-Saint-Victor n°19, à Paris
On trouve dans le fonds Ampère plusieurs lettres de ce Féburier, relativement à un mémoire dont, semble-t-il, plusieurs copies se sont perdues au moment de l'examen par l'Académie, Ampère ayant été nommé l'un des commissaires chargés de cet examen. N'ont été transcrites que les lettres donnant des précisions sur le contenu de ce mémoire. Les procès-verbaux des séances de l'Académie des sciences indiquent, à la date du 14 juin 1824 : M. Féburier adresse un mémoire sur plusieurs propriétés du fluide électrique. Il est renvoyé à l'examen d'une commission composée de MM. Mirbel, Ampère et Fresnel.

Please cite as “L1069,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 29 March 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L1069