From Ampère, Albine (fille d'Ampère, épouse Ride)   6 juillet 1819

[440]ce 6 juillet 1819
Mon cher papa,

Je suis au moment d'avoir le bonheur de faire ma première communion ; il me serait bien agréable que tu fus à Paris jeudi 8 de juillet, mais comme cela n'est pas possible je te prie cher papa d'oublier toutes mes petites sottises, de me les pardonner, et d'avoir la bonté de me donner ta bénédiction. Je t'assure que dans le s[ain]t jour où j'aurai le bonh[441]eur de recevoir Jésus dans mon cœur, je prierai ce divin maître pour qu'il t'accorde tout ce qui peut te rendre heureux sur la terre, et qu'il me conserve longtemps un si bon père, que je chéris et chérirai tous les jours de ma vie. Si j'étais près de toi, je recueillerais quelques tendres baisers, mais je les attends à ton retour. Reçois ceux de ta petite Albine, qui t'embrasse de tout son cœur et qui t'attend avec un vif empressement.

Ma cousine, ma tante, mon frère et moi, éprouvons tous un grand vide de ton absence. La maison est très triste quand tu n'y es pas, mais tu vas bientôt revenir, c'est là notre douce espérance. Tu dois avoir bien chaud dans ton[442] voyage car il fait très chaud à Paris, cependant il pleut souvent. Cela doit bien te fatiguer.

Le jardin est très beau, et il n'y a que toi qui manques pour le rendre bien plus agréable et bien plus gai. Adieu mon papa, je t'embrasse et t'aime de tout mon cœur. Ta fille Albine Ampère.

[443]A monsieur le proviseur du Collège royal de Grenoble , pour remettre s'il lui plaît à M. Ampère, Inspecteur général de l'université, à son passage dans cette ville, à Grenoble

Please cite as “L1097,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 28 March 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L1097