M. Ampère Paris J'ai reçu mon cher ami votre dernière lettre et j'en ai donné communication à Ballanche. Quoique je n'aie pas eu occasion de voir Bredin, je peux cependant vous dire d'être sans inquiétude sur sa santé, parce que s'il eût été malade, Châtelain m'en aurait instruit.
Roux de Genève s'occupe toujours de métaphysique. Il assure à Châtelain avec un enthousiasme extraordinaire qu'il a fait dans cette science d'importantes découvertes. Je ne sais s'il m'enverra son manuscrit, comme il m'en a fait la promesse ou s'il vous l'adressera directement de Genève afin de vous faire partager plutôt le fruit de ses veilles.
Me permettrez-vous, mon cher Ampère, de mettre encore une fois votre amitié à l'épreuve ? Ne craignez rien, ce que je vous demande ne vous fera point perdre de temps. Voici le fait : Thévenin mon beau-frère a de nombreuses manufactures dans le département de la Loire, et il sollicite auprès du Ministère de l'Intérieur un permis[18] pour être autorisé à importer les produits de ses manufactures en Italie. Sa pétition au Ministère, expédiée le 30 janvier pour le Préfet de la Loire, doit être examinée par les membres du Bureau consultatif des arts et métiers , dont il importe d'obtenir très promptement un rapport favorable. Cela étant, personne mieux que vous ne peut être dans cette occasion utile à Thévenin, puisque, secrétaire ou membre du Bureau consultatif, il vous sera facile de vous occuper de la pétition sans le moindre retard. L'obliger, c'est m'obliger ; je n'en dis pas davantage. Il y a tant d'amitié dans votre dernière lettre que si je m'avisais de faire des phrases pour vous déterminer à agir, je prouverais par là que nos cœurs ne sont pas fait pour s'entendre.
Salut santé bonheur J.M. Bonjour.
Please cite as “L1115,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L1115