From inconnu   29 août 1820

[150] Genève le 29 août 1820

Voici bien longtemps, mon bon ami, que je suis privé de tes nouvelles directes. Dans la position où je me trouve, un grand adoucissement à mes peines est de penser que mes vrais amis ne m'oublient pas. C'est en recevant de temps en temps de leurs lettres qu'ils m'en donnent la preuve. En les lisant je me crois encore auprès d'eux et je crois les entendre.

J'ai eu le plaisir de voir ton fils à Lyon à la fin du mois dernier et dans les premiers jours de celui-ci . Je l'ai encore vu ici mais très peu de temps. Il partit bientôt avec son compagnon de voyage. Tous deux étaient bien portants et m'ont paru bien dispos pour entreprendre les courses qu'ils avaient projetées. Je les eus volontiers accompagnés, je t'assure, si je me fusse trouvé n position de le faire.

Je n'en suis toujours pas plus avancé dans ma maudite affaire. Je n'ai pu jusqu'à ce moment trouver aucun moyen d'en prendre un arrangement de pouvoir la terminer. Tout cela est bien long, et cependant je ne puis [illisible]. Oblige moi cher bon ami, de t'employer à me trouver un emploi quelconque, tu connais tout le monde. Peut-être qu'alors il me serait plus facile d'obtenir un arrangement de mes créanciers pour qu'ils me laissent gagner ma vie et par la suite chercher à me libérer autant que possible avec eux.

Il y a quelques jours que je vis dans les journaux qu'il[151] était question de l'organisation d'une caisse hypothécaire dont le directeur général est un Mr Deleuze. Ne serait-il pas de ta connaissance ? Et dans ce cas ne pourrais-tu pas obtenir quelque chose pour moi dans cette adm[inistrati]on ? Enfin tâche je t'en prie de me trouver une place d'une manière ou d'une autre. Tu rendras ton ami à la tranquillité et à l'espérance. Les témoignages d'amitié que tu m'as souvent donné me sont garants que tu vas t'occuper sérieusement de moi et que ce n'est pas en vain qu'une étroite amitié s'est établie entre nous. Je compte sur toi, mon bon ami comme tu pourrais compter sur moi pour tout ce qui serait en mon pouvoir.

Donne-moi des nouvelles des amis Carron. La dernière lettre que j'en ai reçu m'a donné beaucoup d'inquiétude [illisible].

Adieu, mes compliments à ta sœur,un gros baiser à Albine et reçois les embrassements de [illisible] de ton sincère ami et cousin

[illisible]

[152]Monsieur Ampère, Inspecteur G[énér]al de l'Université, rue des Fossés-Saint-Victor n° 19, Paris

Please cite as “L1130,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 28 March 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L1130