To Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)   9 août 1802

[1174]Du lundi [9 août 1802]

J'ai reçu une lettre de ma bienfaitrice hier au soir ; cette lettre, comme toutes les autres, était un grand bienfait pour mon cœur. Il était pressé d'un si grand poids d'inquiétude et de chagrin ! Je fus chez Pochon chercher cette lettre ; j'espérais peu l'avoir le même soir parce qu'il fait des paquets de lettres qu'il n'ouvre ordinairement que le lundi matin. Enfin je l'ai reçue, cette lettre si précieuse pour moi .

. Elle m'a fait bien plaisir[1175] en me rassurant un peu sur l'état de ta santé. Mais il y a une phrase qui restera longtemps gravée dans ma mémoire. Pauvre amie, tu me dis que tu espères d'être bientôt aussi bien qu'avant de commencer les remèdes de M. Petetin ! Voilà donc tout le fruit que tu retireras de tant d'ennuis et de souffrances ! Ce que tu me dis de M. Égonet me montre que la maladie de la dame qu'il a guérie[1176] n'avait aucun rapport à la tienne. C'était évidemment des concrétions pierreuses dans le foie : maladie bien connue et qui guérit facilement parce que ces pierres peuvent s'échapper avec la bile, et que l'on a d'ailleurs de sûrs moyens de les dissoudre.

Au reste, puisque Égonet a guéri cette dame, il te guérira peut-être aussi ! Comment oserais-je te presser à cet[1177] égard après ce qui est arrivé du traitement de M. Petetin ? Tu me dis encore que tu attendais à trouver mon manuscrit dans le paquet. Que veux-tu ? Tous les jours j'y fais quelques corrections et je veux continuer tant que j'y trouverai quelque chose à changer, afin de ne pas me trouver dans le cas de corriger sur les épreuves.

Please cite as “L1138,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L1138