To Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)   28 avril 1802

[1242] Le mercredi matin [28 avril 1802]

Je t'envoie, ma bonne amie, une lettre pour M. Gambier, où je le charge des commissions de M. Armand. Tu lui enverras quand tu pourras, en lui promettant de le payer dès que cela sera fait ; ce que tu feras, car je ne puis avoir aucune sorte d' appréhension sur le paiement . Tu lui remettras les livres et petites choses que tu voudrais m'envoyer, pour les avoir sans qu'il m'en coûte rien pour le port. J'ai travaillé fortement hier à mon petit ouvrage. Ce problème est peu de chose en lui[1243]même ; mais la manière dont je l'ai résolu et les difficultés qu'il présentait, lui donnent du prix. Rien n'est plus propre, d'ailleurs, à faire juger de ce que je puis faire en ce genre. Je suis plus tranquille sur la santé de ma Julie depuis sa dernière lettre ; mais j'attends avec bien de l'impatience la confirmation des bonnes nouvelles qu'elle m'y donnait. Si tu m'as écrit au commencement de cette semaine, j'ai quelques espérances pour aujourd'hui ou demain. J'ai dit à Mme Perrin qu'à ta recommandation je lui payerais son mois comme[] si je n'avais pas fait la dernière absence ; bien entendu que c'est une fois sans conséquence. Je ne sais pas encore comme je m'arrangerai pour ma nourriture ; mais je crois qu'il faut surtout faire entrer en considération l'épargne du temps , surtout s'il me vient d'autres élèves que celui dont j[e] t'ai parlé.

Je voulais écrire à ta m[ère ;] mais, comme je n'ai p[lus] que le temps de te dire adieu avant le départ de Pochon, je te prie de lui dire de vive voix tout ce que j' aurais voulu lui écrire. Il ne t'est pas[1245] difficile de le deviner d'après ce qu'elle fait pour nous tous les jours. Si maman est encore à Lyon, embrassela pour moi. Pense au papa de ton petit, pense à celui qui aime bien sa femme et qui vit loin d'elle ! J'embrasse ma femme et mon enfant, tu sais bien avec quelle tendresse. A. AMPÈRE

A Madame Ampère, maison Rosset, grande rue Mercière, n° 18, à Lyon.

Please cite as “L114,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 1 May 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L114