Cette lettre, mon cher collègue, vous sera remise par m. Bresson dont je vous ai parlé dans notre dernière entrevue chez m. Bredin. M. Bresson est un cinquième B, que je veux ajouter aux 4 que vous possédez 1. Une foule de raisons militent en faveur de cette addition. Je trouve la première dans le goût de la divinité, qui se plaît au nombre impair, et d'après lequel vous ne pouvez vous en tenir à 4.
La deuxième c'est que les 4 que vous avez sont tous à Lyon et que vu votre goût et votre bonheur en B, il vous en faut au moins un à Paris.
La troisième, c'est que celui que je vous présente possède éminemment toutes les qualités physiques et morales qui distinguent [illeg] et un [illisible] des membres de la collection et qu'il est par conséquent très digne d'y être admis et de la compléter. La quatrième, c'est qu'il surpasse les autres par ses connaissances en mathématiques pour lesquelles il se prit, il y a dix à douze ans, d'une telle tendresse, qu'il abandonna tout pour les cultiver sans partage, et leur sacrifia les moyens de fortune qu'il trouvait alors dans d'autres occupations. Je crois que sa plus grande ressource est maintenant dans son savoir en mathématiques et c'est principalement pour lui procurer les moyens de l'utiliser que je vous le recommande.
Je suis certain qu'il se recommandera par lui-même à mesure qu'il se fera connaître et je vous prie de lui en fournir des occasions. Je vous aurais une obligation toute particulière de ce que vous ferez pour lui.
Adieu, mon cher collègue, je vous souhaite bonne santé et vous embrasse de tout mon cœur. J. Izarn
Please cite as “L1142,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 24 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L1142