From Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)   16 juillet 1802

[178] Vendredi [16 juillet 1802]

[illeg] Je suis bien aise que tu aies trouvé des aides et que tu aies plus de temps à toi. Je vais te conter que mercredi M. Petetin vint le soir et que, trouvant que, malgré la glace et la disette, ce qu'il attendait abondamment avait disparu, il me permit de manger peu à peu, de boire moins, mais toujours frais [illeg] Tu vois que ses laineux remèdes ne m'ont servi qu'à m'ennuyer, dépenser de l'argent et voilà tout. Il est lui-même bien embarrassé et certes ce n'est pas sa faute. Car il a bien fait tout ce qu'il a pu ; mais toujours je l'ai dit : Les médecins ne sont pas des dieux et ne peuvent pas être sûrs de vous guérir. Au reste, je suis bien aise de pouvoir manger un peu d'herbage et de faire un peu d'exercice... Je pense toujours à Charbonnières si je peux trouver place [illeg] [179] [illeg]Je t'en prie, prends garde à ta chimie ; tes bas bleus sont perdus avec ce maudit acide qui brûle tout[illeg] [180]Toutes les dames du voisinage depuis le n° 15 jusqu'à n° 18 sont accouchées dans l'espace de 8 jours. Cela fait 7 enfants. On a sonné les cloches à Saint-Jean pour le 14 juillet. Voilà bien des nouvelles. Je te les range comme on jette des éponges dans le four. Ce n'est pas ma faute si je suis bête. J'ai été trop longtemps à l'eau fraîche ; mais, à présent, je veux avoir de l'esprit dans mes lettres à venir [illeg]

[181]Monsieur Ampère, professeur de physique à l'école centrale du département de l'Ain à Bourg

Please cite as “L151,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 28 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L151