From Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)   13 novembre 1802

[Samedi 13 novembre 1802]

[294]Mon bon ami, je prends la plume avec plaisir pour te donner de bonnes nouvelles de ton amie, hier toute la journée fut triste et souffrante, je me couchais de bonne heure et j'ai très bien dormi cette nuit, un peu transpiré ce matin, je me suis levée et [illisible] dans les reins [et ] dans le ventre ont disparu et je me trouve très bien aujourd'hui. Grâce à tes conseils d'avoir mis les sangsues. Les boutons du petit sont tout comme tu les as vus, rien de plus ni de moins. Il est toujours bien gai, mais il prend un petit air tout chagrin en disant que tu es à Bourg.

Voilà, mon bon ami, tout ce que je peux te conter depuis hier. Ce que je ne te dirai pas et dont tu te doutes, c'est le chagrin que j'ai éprouvé en me séparant de toi. Mon bien bon ami, tu pardonnes de bon[295] cœur à ta Julie tout ce qu'elle te dit d'un ton d'humeur. Sa santé et ses ennuis en sont cause car elle sait bien apprécier la tendresse de son ami, de celui qui [illisible] ferait tout pour elle et pour son petit. Ah, mon bon ami, qu'il vienne vite ce temps où nous devons être tous réunis ! Comme nous en profiterons bien ! Comme nous saurons passer des soirées agréables à faire de petits jeux avec notre petit ! Tu espères tout cela, moi je le désire. Il vaut mieux penser comme toi. On ne risque rien.

Adieu mon bon ami, Elize me dit expressément de te dire adieu pour elle, la pauvre petite fait tout ce qu'elle peut pour moi quand je réfléchis je trouve que je suis injuste bien souvent. Adieu, adieu, n'oublie pas de m'écrire tous les détails de ton voyage, ta Julie t'embrasse de [illisible].

A monsieur Ampère professeur de physique à l'école centrale de l'Ain à Bourg

Please cite as “L168,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 28 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L168