To Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)   20 novembre 1802

[1464]Du samedi matin [20 novembre 1802]

Je veux dire un petit bonjour à ma charmante amie avant de mettre cette lettre à la poste. Je voudrais bien avoir à lui faire quelques détails qui ressemblassent à un journal ; mais ma vie est si uniforme que c'est impossible. J'écris, \je mange,/ je donne mes leçons, j'écris encore, je soupe et je me couche. Un extraordinaire est que, pour ma première visite depuis mon retour, j'ai é[] hier chez M. Riboud. Une froide conversation a consumé inutilement une heure de mon temps . Voilà tout ce que j'en ai retiré et mon temps passe ainsi loin de ma bienaimée, loin de tout mon bonheur ![1465] Ah, lycée, lycée ! Quand viendrastu à mon secours ! Je t'embrasse en attendant, ma bonne amie ; je t'embrasse, mais de bien loin. Ah, je sens que tu me serais bien nécessaire ! Il y a des moments si tristes pour moi. Mais il en reviendra d'heureux près de ma Julie bien portante, et j'espère qu' ils ne tarderont pas. Mille baisers à toi et au petit. \Je voudrais des allumettes et pâtes à brûler./

A Madame Ampère-Carron, maison Rosset, n° 18, grande rue Mercière, à Lyon.

Please cite as “L173,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L173