From Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)   28 janvier 1803

[255]DuVendredi [28 janvier 1803]

Tu as bien raison de dire que ta lettre me ferait de la peine et encore tu ne sais pas que je suis bien peu en état de la supporter, ayant été bien fatiguée avant-hier de maux de poitrine. J'ai envoyé chercher M. Petetin qui m'a ordonné de garder le lit et de ne prendre que du bouillon pour nourriture. Tu penses d'après cela que je ne suis pas bien forte pour t'apporter de bonnes nouvelles et pour faire tes commissions.

J'ai envoyé ta lettre à mes cousins et la chose dont je doute le moins est qu'ils ne se prêtent à ce qu'il faut refaire. Mais ce dont j'ai peur, c'est que tout cela ne soit fait beaucoup plus tard qu'il ne faut. Adieu, mon bon ami, je remets tout entre les mains de la Providence ; car, lorsqu'on est malade, on n'est capable de rien.

Adieu[256]mon bon ami, écris à Marsil tout ce que tu veux qu'on fasse car pour moi, je ne peux rien. J'espère que ce ne sera pas long. M. Petetin m'a assuré que tout cela ne vient que d'un rhume qu'il faut ménager pour qu'il ne devienne pas fluxion de poitrine. Tu dois avoir reçu une lettre de Ballanche qui te disait bien des jolies choses des examinateurs.

Adieu, je t'embrasse bien fort et suis pour toujours ton amie, ton petit est aussi bien enrhumé. J'ai reçu hier 100 l.

Je rouvre ma lettre pour te dire de n'être pas [illisible] de moi, que je suis mieux qu'hier et je pense que cela ira toujours de mieux en mieux.

[257]M. Ampère, professeur à Bourg

Please cite as “L205,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L205