From Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)   4 février 1803

[274]Du Vendredi [4 février 1803]

Mon bon ami, j'ai reçu ce matin ta lettre et 7 louis. Je ne m'attendais pas à te voir si bien payé sur les fins. Je t'assure que, si tu avais toujours été dans la pension où tu es, tu aurais été plus riche à la fin. Mon pauvre ami, que je dépenserais cet argent de bon cœur pour que tu pusses avoir une femme bien portante qui pût jouir avec toi et son petit de tant de petits plaisirs qu'une mauvaise santé empoisonne ! Oh oui, c'est bien triste de ne pouvoir dire : Je me porterai bien deux jours de suite, pas seulement un ! Dieu le veut, il faut se soumettre. J'aurais été trop heureuse si je me fusse bien portée. Un bon mari, un enfant charmant et bien portant ; la meilleure des mères ; aimée de toute ma famille ; n'est-ce pas, mon bon ami, aussi que c'était trop de bonheur ? Je le sens ; car, malgré ma mauvaise santé, je[275] suis plus attachée à la vie que jamais. Je crois que c'est parce que je t'aime davantage et mon petit aussi et que je suis sûre que tous deux vous avez besoin de moi pour être heureux [illeg]

Si je vois Ballanche, je lui dirai tout ; mais, toi, n'oublieras-tu pas de remercier Degérando de sa lettre aux examinateurs que tu n'as pas vue et qui était celle d'un ami ? [illeg] [276] Pour M. Gilibert je ne l'ai pas revu depuis toi et n'ai envie qu'il vienne. Lorsque j'ai consenti à le voir, c'était pour avoir une voix de plus qui confirmât mon sort. Ils disent tous qu'il faut attendre et que peut-être ce qu'ils ordonnent pourra me guérir. Ce peut-être n'encourage pas [illeg] [277] [illeg]

Please cite as “L212,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L212