To Claude-Antoine Roux (Abbé)   8 février 1803

19 pluviôse [8 février 1803]

Monsieur et cher confrère, D'après tout l'intérêt que vous m'avez mille fois témoigné, l'estime et l'amitié que je vous ai voué, j'attendais avec impatience l'occasion de me rappeler à votre souvenir. Je désirais également présenter à l'Académie de Lyon le regret de ne pouvoir assister à ses séances et concourir, s'il m'était possible, à ses travaux. Le mémoire ci-joint 1 est un bien faible hommage. Je vous prie, Monsieur, de le faire agréer à l'Académie. Présenté par vous, il ne peut être que bien reçu.

J'ai appris avec un chagrin bien vif les peines que vous avez éprouvées. Personne ne doit ressentir mieux que moi combien est cruel de se voir enlever ceux auxquels on a consacré une partie de son existence.

Agréez, je vous prie, Monsieur et cher confrère, les vœux que je fais pour votre bonheur et l'hommage de ma haute considération et de la reconnaissance que je dois à l'amitié que vous voulez bien avoir pour moi. A. AMPÈRE

P.-S. Vous savez que notre ami Clerc me remplace 2. Je n'ai pas besoin de vous prier de le chérir et de vous intéresser à son bonheur autant qu'il le mérite sous tous les rapports.

A Monsieur Roux, secrétaire perpétuel de l'Académie de Lyon , professeur de Mathématiques transcendantes au Lycée à Lyon.
(2) Ce mémoire est la Théorie mathématique du jeu dont l'exemplaire ici annoncé fut présenté à l'Académie dans la séance du 3 ventôse (22 février 1803).
(3) Comme professeur au Lycée de Lyon.

Please cite as “L215,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 23 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L215