To Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)   10 mars 1803

[1075]Du jeudi [10 mars 1803]

Je t'écrivis hier, ma charmante amie. Je te récris aujourd'hui. Cette occupation m'est bien douce ; mais je n'ai rien de bien nouveau à t'apprendre. J'ai reçu hier une lettre de ma Julie, où j'ai \je/ vu \ois/ que sa santé se rétablissait, \est meilleure/ mais qu'elle \que tu/ souffrais toujours de cette pauvre jambe. Je pense que tu continues les frictions d'huile d'amandes et d'alcali volatil, quoique les douleurs soient diminuées. Puisque les forces ne reviennent pas, il faut continuer \et n'abandonne pas/ les remèdes propres à les ranimer. \[illisible]/ Que ne donnerais-je pas pour être à Lyon ! L'examen est fini chez MM. Dupras et Olivier ;mais l'examen \celui/ de l'école centrale ne commencera que demain et mes élèves ne passeront pas avant samedi. Je suis bien content que tu aies loué un[1076] appartement près de tes cousins. Mais comme \Quoique/ je ne sais \sache/ pas les futures dispositions de Bonaparte, qu'on m'a dit hier qu'on lui avait fait des représentations sur la défense de donner des logements aux professeurs mariés, et que cet article serait probablement rapporté, il est impossible que nous louions sans une dédite au bout de l'année. Je voudrais donc que tu fisses dire au propriétaire que tu as écrit à ton mari à ce sujet et qu'il a répondu qu'il ne louerait pas sans cette condition d'une dédite au bout d'un an, en avertissant d'avance suivant l'usage. Si cette condition ne lui convient pas, il vaut[1077] mieux qu'il loue à un autre. Par ce moyen, nous ne risquons jamais que 600 l[ivre]s dans le cas où l'on me donnerait un logement complet : ce que je ne saurai que dans quelque temps , et du proviseur, M. Béranger.

Je ne crois pas pouvoir douter d'être \de me placer/ au Lycée ; ces messieurs l'ont dit encore aujourd'hui au père de Barbier : Votre fils et M. Ampère, lui ont-ils dit, ne se quitteront pas ; ils iront ensemble au Lycée de Lyon. Il se pourrait bien que j'y fusse logé et qu['on] exigeât que je ne donnasse point de leçons chez moi qui pussent faire tort au Lycée. Dans ce cas, nous serions bien sots d'avoir sur les bras un[1078] appartement de 5 pièces. Je ferais tout de même des élèves en ville. Si le propriétaire accepte la dédite, prenons l'appartement : sinon, non, il faudra tout rompre si ton avis est d'accord avec le mien. N'étant plus gênés à choisir dans les quartiers fréquentés, nous trouverions de charmants appartements de 4 pièces à 400 l[ivre]s ou 450 l[ivre]s. Adieu, ma charmante amie, que ce que je viens de dire ne t'inquiète pas ; car l'appartement avec la dédite serait encore ce qui nous conviendrait le mieux, à cause de M. Périsse. Je t'embrasse mille fois.

A Madame Ampère, chez Mme Carron, rue du Griffon, visà-vis la rue Terraille, à Lyon.

Please cite as “L229,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 19 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L229