To François Clerc   4 mai 1804

14 floréal, an XII [4 mai 1804]

Il y a quelque temps, mon cher ami, que je vous écrivis une lettre par une occasion que m'avait procurée un des externes de ma classe de Mathématiques nommé Besson qui est de Bourg. Je vois, par celle que m'a remise M. Pajot, que vous n'aviez pas encore reçu la mienne. J'espère toujours vous faire recevoir de l'Académie de Lyon. Il y aura une nomination dans trois semaines ; mais les candidats qui vous sont opposés sont redoutables par les protections qui les appuient. Si je ne réussis pas à vous faire préférer, je reviendrai à la charge dans six mois. Le cahier de traduction me sera très utile pour mon projet, et j'ai été charmé de le recevoir. Je ne retirerai l'autre que dans le cas où je perdrais toute espérance à cet égard. Cela se fera sans difficulté. Dès que je le demanderai, je l'aurai.

Pendant que vous travaillez à l'astronomie, je perds tout mon temps à la métaphysique. Cependant l'accueil que l'Institut a fait à un de mes mémoires de mathématiques devrait me rappeler à cette dernière science ; il en a ordonné l'impression dans ses recueils. Il y a 160 élèves au Lycée de Lyon ; le travail ne va pas mal, mais il n'y a aucune subordination. J'ai envoyé un tribut à la Société de Bourg, il y a 6 mois ou 7 mois et j'en ai reçu une réponse obligeante. J'ai écrit à M. Beauregard qu'il y avait une place vacante au Lycée de Lyon pour le latin ; je n'en ai point de réponse, ce qui me fait craindre qu'il n'ait pas reçu ma lettre.

Dès que M. Mollet a su que son livre pourrait vous faire plaisir, il m'a remis un exemplaire qu'il vous prie d'accepter comme un témoignage de la haute estime qu'il a pour vos talents ; il m'a chargé en même temps de vous assurer de son amitié, et de vous dire que vous serez le premier sur son bulletin de nomination.

Je vous enverrai dans ma première lettre la liste des élèves de Bourg au Lycée de Lyon. Je sais que les suivants y sont : Dombey, d'Avrieux, Barbier, Battur, Josserand, Marchand, Peloux et Riboud... En les comptant, je vois qu'en voilà au moins les trois quarts. Présentez, s'il vous plaît, mes respects à Madame votre épouse et croyez-moi, pour la vie, votre meilleur ami. Adieu, je finis faute de place. A. AMPÈRE

à M. Clerc, professeur de mathématiques au Lycée de Moulins (Allier)

Please cite as “L253,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L253