To Joséphine Ampère (sœur d'Ampère)   23 décembre 1804

[853] Paris le 2 nivôse [23 décembre 1804]

Je te remercie bien, ma chère sœur, de la lettre que tu m'as écrite et où tu m'as donné de vos nouvelles et de celles du petit bibi. Baise-le bien pour moi et tâche de lui inspirer, sinon le goût de la lecture, du moins celui d'entendre lire. Je t'envoie des livres pour cela et je te prie de tâcher de lui faire comprendre ce que tu lui en liras en lui l'expliquant à mesure et lui montrant les gravures correspondantes. Il faut tâcher de lui faire lier les[854] idées écrites aux idées gravées, soit à l'égard des bêtes, soit à l'égard des historiettes. Je ne sais si vous avez bien froid ; il a bien gelé ces jours-ci ; la Seine charrie tout plein de glaçons, mais voilà le dégel aujourd'hui. Ce qui est bien joli et qu'on ne voit point à Lyon, ce sont les petits oiseaux qui se promènent dans toutes les rues peu fréquentées parmi les passants , sans que personne cherche à leur faire mal. Adieu,[855] ma bonne amie, je te recommande mon petit et je vous embrasse toutes de tout mon cœur. Seraitil possible de faire apprendre par cœur au petit une petite fable que tu choisirais dans la bibliothèque des enfants parmi celles qui sont plus aisées à comprendr[e ?] Adieu, ma bonne sœur, aime-moi toujours comme je t'aime. Ton frère, A. AMPÈRE

A mademoiselle mademoiselle {sic} [mademoiselle] Joséphine Ampère à Poleymieux

Please cite as “L258,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 4 May 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L258