To Elise Carron (sœur de Julie)   1er janvier 1805

1er janvier 1805

Ma chère sœur, j'ai attendu aujourd'hui pour t'écrire afin de te donner et à ta maman des nouvelles de Carron que je croyais voir hier. J'y fus inutilement, il était sorti avec sa femme ; mais je sus qu'il se portait bien et je vis élisa. J'ai été aussi chez M. de Jussieu qui m'a témoigné beaucoup d'amitié avec M. Morel des Jardins et M. Delambre. Voilà ceux que j'ai vus dans ces jours autrefois si heureux, si tristes à présent. Comment s'entendre sans peine souhaiter un bonheur qu'on sait perdu à jamais ! J'ai été tenté de ne pas t'écrire pour ne pas te faire éprouver ce pénible sentiment. Mais tu aurais peut-être attribué mon silence à de l'oubli. Tu n'es pas dans mon cœur pour y voir l'empire qu'y conserveront toujours par dessus tous les sentiments qu'il éprouva dans ces moments passés si vite. Adieu, ton frère t'embrasse de toute son âme. A. AMPÈRE

A Madame Carron, rue du Griffon, n° 15, en face de la rue Terraille, à Lyon.

Please cite as “L268,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 20 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L268