From Jeanne-Antoinette Ampère (mère d'Ampère)   11 février 1805

[388]Le 11 f[évrie]r 1805

[illeg] je m'empresse à te donner le conseil de ne pas acheter de livres à ton fils si chers et qui ne peuvent lui servir de rien dans ce moment ; il n'est point assez raisonnable pour qu'il puisse s'amuser de toutes les choses sérieuses qui sont dans ce livre. Nous n'avons pu lui faire lire que la petite Suzette, le petit Négrillon. Il y a un chien enragé dans l'histoire et d'abord qu'on lui parle de bête méchante, ses peurs reviennent. Le Buffon de la jeunesse * l'amuse beaucoup. La tatan lui en lit tous les soirs et ta sœur lui fait voir les gravures. Tu dois être bien tranquille. Ta bonne sœur se donne une peine après ton petit, à l'instruire, à tâcher de lui radoucir le caractère. J'admire souvent sa patience. Elle voudrait des petites histoires en gros caractères, où il n'y eût que des enfants sages ; car, quand c'est[389] des enfants sots, c'est ce qu'il imite ; mais il ne cherche pas, comme eux, à se corriger. Il est fort embarrassé pour ses lectures quand il ne comprend pas, ça l'ennuie. Quand les histoires sont longues, il baille. Ta sœur voudrait un livre fait exprès pour lui, comme le premier livre de Charles, qui l'instruisit de toutes les petites choses qui sont à sa portée [illeg] [390]

A monsieur Ampère, répétiteur d'analyse à l'école polytechnique à Paris

Please cite as “L270,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L270