To Jacques Roux-Bordier   octobre 1805

[Octobre 1805?]

Je réponds enfin à la lettre d'Aubenas, mon cher Roux, bien fâché et honteux de ne l'avoir pas fait plus tôt. J'ai vu M. Tesseyre de Grenoble qui m'a donné de vos nouvelles. Il m'a dit que vous n'aviez que deux reproches à me faire. Vous me les ferez tant que je vivrai. Pourrai-je changer ? Non jamais. Pour ne parler que de la métaphysique, ne vais-je pas m'en occuper dans un cours que je vais bientôt commencer à l'Athénée de Paris et qui a pour objet de présenter l'origine, les progrès, le but, les principales vérités de chaque science et de discuter le degré de certitude de ces vérités, et les moyens par lesquels nous nous en assurons. C'est en un mot le projet, perfectionné d'après les idées de M. de Laplace dont je vous ai tant parlé il y a près de trois ans, ainsi qu'à Bredin, Grognier et M. d'Ambérieux : un jour entre autres en nous promenant aux Brotteaux. Vous en souvenez-vous ?

MM. de Tracy, d'Arblay, ancien ami de M. de La Fayette, Degérando approuve (nt) beaucoup le projet de ce cours qui ne ressemble à rien de ce qui s'est fait jusqu'à présent. Je pourrai vous envoyer mon programme que l'Athénée fait imprimer, dès que les programmes de ses cours dont j'ai déjà vu les épreuves seront prêts. En attendant je vous embrasse de tout mon cœur, vous souhaite tout ce qui peut contribuer à votre bonheur, et vous demande si vous avez bien travaillé à la physiognomonie, sur laquelle vous m'aviez promis, quand je quittai Lyon, une belle et longue lettre que je n'ai point reçue. Réparez, je vous en prie, cet oubli. Vale et me ama. A. AMPÈRE

Recommandée pour la lui faire tenir à M. Bredin fils, professeur d'anatomie à cette École

Please cite as “L276,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L276