From Elise Carron (sœur de Julie)   5 mai 1806

[5 mai 1806]

Si, comme tu le dis, il ne te reste d'autres vœux à former que celui de n'avoir rien perdu de notre estime, je viens t'assurer que la mienne est toujours la même. Je n'ai point été révoltée, surprise, car je te connais, Ampère, depuis longtemps, et je ne t'en aimais pas moins et je sais que les sentiments humains, quoique douloureux et profonds, ne résistent guère au charme de la distraction, qu'excepté un bien petit nombre, tous les êtres se donnent la peine de chercher le bonheur. Je fais pour le tien des vœux bien sincères. Celui du petit me paraît plus solidement établi ou solide que je pouvais le désirer s'il le serait est chérie, douce, aimante, sensible et bonne, et comment ne pas idolâtrer cet enfant ? Oui, il sera aimé, c'est là mon espoir et tout ce qui peut sourire à ma pensée. Adieu, Ampère, sois persuadé encore une fois que je suis pour toi ce que j'ai été de tout temps, je veux dire ton affectionnée sœur. ÉLISE CARRON. Mille choses de ma part à mon frère et à sa femme. Il y a bien longtemps que je n'ai reçu de leurs lettres.

Please cite as “L293,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L293