To Jean-Jacques Ampère (fils d'Ampère)   s.d.

s.d.

Mon cher fils, je suis ici en bonne santé ; j'ai vu tes cousins Périsse, mais je ne verrai ton oncle que demain, parce qu'il était à Bellerive. J'ai fait bon voyage ; mais ma sœur, chargée de la procuration que tu m'as faite, l'a justement oubliée, de manière que mon voyage se trouve annulé dans son but principal, sauf que ma sœur la retrouve ou que tu en fasses faire une autre. Tu peux la faire faire par le notaire du pays où tu te trouves et, pour cela, je t'envoie une lettre de ce qu'elle doit contenir comme l'autre. Ne perds pas cette note, car tout serait perdu. Cependant, comme je viens d'écrire à ma sœur de rechercher la procuration, de me l'envoyer si elle la trouve et, si elle ne la trouve pas, de te l'écrire tout de suite pour te prier d'en faire une autre, attends donc sa lettre pour aller chez le notaire faire une nouvelle procuration ; car j'espère que ma sœur retrouvera l'ancienne. Si elle t'écrit qu'elle n'a pu la retrouver, tu ferais bien de ne point perdre de temps. Le notaire peut la faire en deux jours et alors tu la mets dans une lettre que tu m'adresses chez M. Bredin, directeur à l'école royale vétérinaire à Lyon (Rhône).

Je pense que tu m'écriras avant, si tu ne l'as déjà fait ; car j'ai bien envie d'avoir de tes nouvelles, de celles des personnes avec lesquelles tu es à présent, sans oublier Ballanche, et aussi des nouvelles de Mme Rosemonde 1. J'aurais grand plaisir à trouver dans ta lettre quelques vers de sa façon ou de celle des messieurs et des dames de sa société. Adieu mon bien cher fils, ton papa t'aime et t'embrasse de tout son cœur. A. AMPÈRE

(1) La tragédie qui occupera longtemps Jean-Jacques et, par contre-coup, son père.

Please cite as “L3,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 28 March 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L3