From Pierre-Simon Ballanche   18 septembre 1806

[5]Ce 18 septembre 1806

Mon cher Ampère, Je suis extrêmement fâché de l'omission que j'ai faite, la voici réparée. J'ai dîné lundi chez Bredin qui avait aussi à dîner M. Tesseyre de Grenoble lequel avait apporté des lettres à toute la terre excepté à moi. Bredin est parti après dîner avec M. Tesseyre : ils sont allés ensemble à Poleymieux voir votre petit dont ils vous donneront sans doute des nouvelles. Il a été beaucoup question de vous, de votre nouvel état, de vos distractions, de vos talents, de vos vertus, etc. Heureux Ampère, on vous aime plus que vous ne méritez, on vous estime plus que vous ne valez. N'allez cependant pas croire que je vous parle sérieusement, car moi je fais la même sottise que les autres et personne ne vous aime et ne vous estime plus que je le fais.

Mes respects à M. et Mme Potot, mille choses tendres à Mme Jenny que je remercie beaucoup de son bon souvenir. Donnez-moi donc votre nouvelle adresse que je ne sois pas obligé de vous faire parvenir mes lettres par ricochet. Je ne vous demande plus des détails sur vous, sur votre état actuel, sur vos pensées, sur votre manière de vivre et d'être : il est décidé que vous ne voulez pas me dire tout cela. Adieu, mon cher Ampère, je vous embrasse de tout mon cœur. Cette fois-ci, je ne ferai pas la sottise de signer Simon, je signerai commercialement BALLANCHE père et fils.

[6]à M. Ampère, répétiteur d'analyse à l'École Polytechnique secrétaire du Bureau consultatif des Arts au Ministère de l'Intérieur, rue du Faubourg-Poissonnière, n° 10, à Paris

Please cite as “L300,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L300