To Claude-Julien Bredin   avril 1807

[Avril 1807]

[109] [illeg] des pratiques religieuses. Mais je ne puis me résoudre à entrer seulement dans une église. Le remords de mes fautes passées aggrave trop mes maux. Peut-être ma vie changera-t-elle ; on m'a déclaré si positivement qu'il faudrait une séparation entre nous si je ne changeais pas d'idées, ce qui n'arrivera jamais, que j'attends cet affreux événement avec une terreur mêlée de je ne sais quel sentiment d'espoir que c'est l'époque où Dieu me rappellera à lui. Mon ami, quelles affreuses pensées ! Que je suis méchant et malheureux ! Comment pouvez-vous me conserver cette tendre amitié dont je me suis rendu si indigne !

Je ne finirais pas si j'en croyais mon cœur, mais il faut bien mettre des bornes à cette lettre. Adieu, adieu, mon ami. Dites à Madame votre épouse combien je suis sensible à son souvenir, et combien je voudrais qu'elle fut aussi heureuse que son[110]cher et tendre attachement pour vous le mérite. Faites mutuellement le bonheur l'un de l'autre, et plaignez le malheureux Ampère ! Mon ami, je vous embrasse de toute mon âme, je vous serre contre mon sein.

A Monsieur Déroche à l'imprimerie de MM. Barret et Déroche, maison Saint-Pierre, place des Terreaux, pour remettre, s'il lui plaît, ou envoyer le plus tôt possible à M. Bredin, fils.

Please cite as “L311,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 19 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L311