To Jean-Baptiste Potot (père de Jenny Potot-Ampère)   28 juin 1807

[14] Dimanche 28 juin 1807
Monsieur,

les fonctions dont je suis revêtu au Ministère de l'Intérieur ayant pris un caractère qui exige de moi un travail plus assidu que par le passé, son Excellence a eu la bonté de m'accorder, pour me mettre plus à portée de m'y livrer, un logement au Ministère. Le devoir de répondre à ses intentions et le temps que je dois consacrer à mes autres occupations me mettent dans l'impossibilité de continuer d'habiter dans un des quartiers qui en sont le plus éloignés. Lorsque Madame votre fille sera parfaitement rétablie de ses couches, je choisirai avec elle un appartement qui lui plaise dans la partie de cette ville où me retiennent mes travaux. Obligé d'y[15] venir demeurer sur-le-champ, je connais trop votre tendresse pour elle pour ne pas me flatter que vous consentirez à ce qu'elle reste chez vous jusqu'à cette époque, et je vous prie instamment de vouloir bien vous y prêter. J'éprouve de vifs regrets de me voir dans la nécessité de m'éloigner de vous. Il m'est doux du moins de pouvoir me rendre ce témoignage que, tout le temps que nous avons demeuré ensemble, j'aurai fait tout ce qui dépendait de moi pour vous prouver, ainsi qu'à Madame votre épouse et à Madame votre fille, mon zèle et mon dévouement.

Je vous prie, Monsieur, de recevoir mes remerciements pour toutes les bontés que j'ai reçues de vous pendant ce séjour, de faire agréer à Madame votre épouse l'hommage de mon profond respect et d'être persuadé[16] que je serai toute ma vie, avec les sentiments de la plus haute considération, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. A. AMPÈRE.

A monsieur Potot, rue du Faubourg Poissonnière n°30 à Paris

Please cite as “L318,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 28 March 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L318