From Jeanne-Antoinette Ampère (mère d'Ampère)   8 juillet 1807

[131] 8 juillet 1807

Te voilà donc débarrassé, mon cher ami, tu vas être tranquille. Te connaissant comme je te connais, combien tu as souffert ! Je m'étais bien douté que tu ne pouvais pas être heureux dans cette maison. Mais je n'aurais jamais cru que cela vînt à la séparation et que tu fusses tourmenté comme tu l'as été. Mais il te reste un ami que je craignais que l'on ne t'eût ôté. Suis ses conseils ! Ne te laisse pas abattre ! Sois homme ! Si tu n'avais pas été si faible, l'on ne t'aurait pas mené comme un jouet. Il te reste une mère tendre, une sœur, une tante, un fils et tous ces parents qui te sont toujours attachés. Sa bonne maman parle de toi avec intérêt. Tu ne sais peut-être pas que Mlle élise est malade depuis longtemps. Elle s'était un peu remise, elle est retombée. La pauvre Mme Carron verrait périr encore une fille ! Plût à Dieu qu'elle les eût conservées ! 1 Mais ne songeons plus au passé ! Ne songe plus qu'à travailler pour faire un[132] sort à ton fils, pour l'élever, l'instruire et en faire un bon chrétien [illeg] [133] [illeg]

A monsieur Ampère secrétaire du Bureau consultatif hôtel de Conti, rue de Grenelle S[ain]t Germain n°101 en face du Ministère de l'Intérieur à Paris.
(1) Élise Carron est morte de tuberculose vers le 20 janvier 1808, à 40 ans.

Please cite as “L324,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L324