To François Carron (frère de Julie)   12 juillet 1807

Dimanche 12 juillet [13 juillet 1807]

Cher frère et bon ami. J'espérais te voir demain dans l'endroit où je t'avais donné rendez-vous pour que nous puissions nous voir et causer ensemble. ç'aurait été une grande consolation pour ton pauvre frère. Mais je me suis fait une blessure au pied qui s'est tellement envenimée depuis hier que je viens d'écrire à l'école Polytechnique pour qu'on me fasse remplacer demain et après-demain. Je ne sortirai pas de chez moi jusqu'à ce que mon pied aille mieux. M'aimerais-tu assez pour m'y venir voir ? Je demeure dans la maison même du Ministre de l'Intérieur, rue de Grenelle-Saint-Germain : tu me demanderas à son portier. Fais-moi ce plaisir, mon cher frère, toi qui ne sais point refuser de consoler un infortuné. D'ailleurs, j'ai tant besoin de te parler dans ce moment-ci, où je m'occupe sans cesse de ce pauvre enfant que je n'ai pas vu depuis deux ans, mais que je n'en chéris pas moins et qui t'est sûrement bien cher aussi. Je t'embrasse de toute mon âme, ton frère et ton ami. A. AMPÈRE

A Monsieur Étienne Carron, courtier de commerce, rue Basse-Porte-Saint-Denis, n° 18, à Paris.

Please cite as “L328,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 29 March 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L328