From Jeanne-Antoinette Ampère (mère d'Ampère)   20 juillet 1807

[138] 20 juil[let] [1807]

J'ai deux lettres à te répondre, mon cher fils ; je commence par la première. Tu me proposes de vendre ma maison et d'aller m'établir à Paris. Vingt ans de moins et une santé comme je l'avais dans ce temps-là ! Quel chagrin pour toi si l'air de Paris m'était contraire et que j'y tombasse malade ! Que deviendrait ta pauvre sœur dans un pays où elle ne connaîtrait personne ? Qui la consolerait ? Quelle ressource aurait-elle ? Pauvre enfant, tu la connais, que deviendrait-elle ? Une autre raison, c'est que, si je voulais vendre, je ne trouverais pas le quart de la valeur de mon domaine ; l'argent rare comme il est, les denrées à rien, que l'on a peine à vendre ; les bras qui manquent, le peu qui reste sont d'une cherté horrible ; les impositions qui augmentent tous les jours ne font pas avancer les acquéreurs. Si je peux avoir François, il réparera les terres, je m'arrange avec lui pour la basse-cour ; je ne serai plus obligée d'acheter le bétail par moitié. Une fois que tout sera réparé et la maison et les fonds, vous pourrez alors trouver réellement ce qu'elle vaut ; mais, à présent, il n'y faut[139] pas penser... L'on t'a tout ôté ce que l'on a pu ; mais prends garde que l'on ne t'en ôte davantage !... J'ai un regret terrible de la bague à brillants. M. Carron voulait qu'elle fût[140] pour le petit ; mais je ne l'ai su que longtemps après [illeg]

[141] A monsieur Ampère secrétaire du Bureau Consultatif hôtel de Conti rue de Grenelle St Germain n°101 en face du Ministère de l'Intérieur à Paris

Please cite as “L330,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L330