From Claude-Julien Bredin   22 juillet 1807

[109] Lyon 22 juillet 1807

Cher ami, j'arrive d'Aubenas où j'ai reçu vos deux lettres. Votre malheur est donc à son comble. Alors du courage, de la résignation ! J'ai beau m'imaginer des situations douloureuses dans la vie, je n'en trouve guère d'aussi affreuses que la vôtre. Avec le cœur que je vous connais, avec l'imagination que vous avez, que n'avez-vous pas dû souffrir ! [illeg] Vous le savez, j'ai prévu que vous n'alliez à Paris que pour y être malheureux. Mais, je l'avoue, je n'aurais jamais cru que vous seriez un jour plongé dans un abîme de maux aussi affreux que celui dans le[110]quel vous êtes précipité.[illeg]

Que les ressources de l'amitié sont faibles ! Mais l'ami puissant, l'ami plein de douceur, l'ami toujours présent c'est Dieu. Il n'y a qu'un amour qui ne soit jamais déçu, qui ne[111] donne jamais de peines, c'est celui de Dieu. Oh, je sais bien ce qui peut vous empêcher d'avoir recours à Dieu, c'est que peut-être vous ne sentez pas un attrait sensible à la prière [illeg] Dieu ne demande pas de vous des sentiments de tendresse ; c'est lui qui vous les donnera ; donnez-lui votre volonté toute seule ! [illeg] Oui, songez à Dieu de toute votre volonté ! [illeg] [112] [illeg]

Please cite as “L332,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L332