From Jeanne-Antoinette Ampère (mère d'Ampère)   4 août 1807

[142] 4 août 1807

La dernière lettre que je t'ai écrite, mon bon ami, t'a peut-être donné du chagrin ; mais, quand tu réfléchiras bien à tête reposée aux inconvénients que ce déplacement pourrait produire, tu verras que ce serait une sottise de compter sur l'incertain. Tu peux et tu dois poursuivre ta carrière. Si, par hasard, la fortune te tourne le dos, tu trouverais un asile toujours prêt à te recevoir. Si tu quittes Paris, que ferais-tu à Lyon à végéter, à regretter tes occupations! Tu me diras : L'éducation de mon fils remplira les moments qu'une petite place me laisserait libres. Mon fils, tu as l'esprit trop bouillant pour vivre hors de la capitale. Tu finirais par t'ennuyer, par regretter tes amis, tes connaissances, tes places. Je t'en prie, ne fais rien pour l'avenir qu'après nous être vus et avoir tout pesé avec une mûre réflexion ! Crois-tu que je désespère qu'un jour tu ne renoues pas avec ta femme si elle perdait sa mère ? Pour peu qu'elle ait un peu de cœur et une petite lueur de religion, elle sera la première à revenir à son devoir. Laisse tout à la Providence ! Elle a permis que tu sois tranquille sur ton sort et que tu aies pris ton parti. Que sais-tu ce qu'elle te réserve ? Le temps approche où nous aurons le plaisir de[143]nous embrasser. [illeg]

A monsieur Ampère secrétaire du Bureau consultatif, hôtel de Conti, rue de Grenelle St Germain n°101 en face du Ministère de l'Intérieur à Paris

Please cite as “L334,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 20 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L334