To ?   15 février 1810

[19] 15 février 1810
Madame,

Il y a déjà longtemps que j'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, et je me reproche tous les jours de ne pas vous avoir répondu sur-le-champ ; mais je n'aurais rien pu vous dire de l'affaire que vous me recommandez, et, croyant que j'en saurais incessamment quelque chose, j'ai cru devoir attendre le succès des démarches que je faisais pour vous en faire part : cela a traîné d'une manière inconcevable. Il faut, à Paris, aller dix fois chez les gens avant de les rencontrer et le conseiller de l'Université chargé de cette partie du travail demeure à l'autre extrémité de la ville.

[20]Les contretemps se sont tellement multipliés que je ne sais rien encore de positif. Je suis néanmoins tellement inquiet de ce que vous devez penser de ma négligence, que je me suis déterminé à vous écrire uniquement dans la vue de vous en faire mes excuses et de vous prier de me pardonner si, attendant toujours d'avoir quelque chose à vous annoncer relativement à M. Pagès, j'ai tant différé cette réponse. Un autre embarras se présente encore, c'est que je n'ai pu retrouver le numéro que vous m'aviez donné pour votre adresse. Je ne suis pas même sûr que ce soit place du Méridien, quoiqu'il me semble m'en souvenir. Dans la crainte que cette lettre ne vînt à rester à la poste faute d'adresse précise, j'ai pensé à l'envoyer sous enveloppe à M. Ballanche en le priant de vous la faire parvenir sûrement et sans retard.

Please cite as “L359,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L359