From Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)    juin 1800

[152]Du mercredi matin [Juin 1800]

Tu avais bien envie, mon bon ami, que je te fis un journal de tout ce que je fais loin de toi. Je voulais le faire ainsi et j'avais réservé pour \la/ soirée cette occupation. Mais avant-hier , nous fûmes, Julie 1, élise et moi, nous promener au chemin des amoureux jusqu'à la nuit. Nous chantâmes quelques romances bien tristes et je revins toute rêveuse. Je pensais que, si tu étais avec moi, je m' appuierais sur ton bras et qu'en te disant toutes mes pensées, je soulagerais mon cœur et que j'enten[drais] mon ami m' assurer qu'il ne me fera jamais de chag[rin]. Oui, mon bon ami, j'aime à me le persuader  ; c'est sur toi que mon bohneur \bonheur/ repose et j'y compte [illisible] parce que tu m'aimes plus que toi. Hier nous restâm[es] dans la chambre  ; je te racommodais des bas que Julie te fera remettre , le soir nous fûmes chez M[ada]me Sarcey et la passa se passa sans autre aventure.. Aujourd'hui je reviens de la messe. J'ai prié pour notre petite 2 qu'elle fût heureuse et bien portante . J'espère aussi que je le serai , que tu le seras pour que je sois tranquille  ; ce matin merveilleux j'ai[153] je suis allé trouvés maman dans son lit, elle est toujours bien bonne pour moi aussi je l'aime plus que ma vie ; Je compte , à moins qu'il ne fasse mauvais temps, partir samedi pour Poleymieux . Si tu ne m'y trouvais pas, il ne faut pas être en peine ce serait quelque chose que je ne peux pas prévoir qui m'aurait retenu. Alors je te conseillerais de ne venir me trouver ici que dimanche matin et de passer la nuit chez ta mère, Julie Allard te portera un parapluie [illisible] tu n'en na pas et tu t'es peut-être bien mouillé donne moi des nouvelles de tes dents . Dis-moi si tu as été à la Société littéraire . N'oublie pas de passer chez M. Coste pour savoir ce qu'il y a de nouveau... Prend bien aussi les extrais de [illisible] s'il ne servent plus à rien Adieu mon bon ami si Julie part c'est la fin de ma lettre si elle reste tu aura encore un petit mot demain. Adieu, adieu je t'embrasse et t'aime bien fort, dis-moi aussi si ma sœur es revenu de Bellerive [illisible] se porte bien à présent tu peux le dire à M[a]d[am]e Carron dis à mon frère[154] que je l'embrasse bien fort et qu'il faut qu'il revienne bientôt de Paris. J'oublie de te dire que je me porte bien et que ta foi [illisible]. Du jeudi, à 2 heures Je reçois ta lettre dans l' instant mon bon ami, elle m'a fait grand plaisir j'avais besoin de recevoir de tes nouvelles tu a[s] mal aux dents cela me chagrine pense don[c à] te rincer la bouche avec du vin frais ou de l' eau salée, tu a[s] besoin de ta santé [illisible] nous trois et surtout pour mon [illisible] hier Je fus un peu fatiguée , le soir je me couchez de bonne heure aujourd'hui je [illisible] bien la lessive de maman se lave et demain j' étendrai mon petit paquet. S'il fait beau après demain j'irais à Poleymieux mon bon ami y vient aussi et nous aurons tous deux du plaisir à nous retrouver ensemble. Adieu mon fils je t'embrasse et pense que, mercredi, je retournerai[155] avec toi à Lyon. Si tu vois ma sœur, dis-lui mille choses bien tendres de la part de la marraine de sa petite Julie ou du petit André de Poleymieux . Adieu, adieu je me porte bien aujourd'hui et dimanche nous nous promènerons ensemble.

Monsieur Ampère à Lyon
[96]Du vendredi

Mon bon ami, je t'écris ces deux mots de chez ta tante Sarcey pour te donner de bonnes nouvelles de ma santé. J'ai bien dormi cette nuit dans la chambre jaune. J'étais toute seule et, jusqu'à 7 heures, je m'en suis bien donné. Cependant, je t'attends demain soir et je ne serai point fâchée de faire la conversation avec mon ami, dût-il m'en coûter une heure ou deux de sommeil.

Je compte toujours partir avec toi dimanche et je te prie de ne pas oublier de dire à Louison de se trouver à l'arrivée de la diligence parce qu'elle portera quelques paquets[97] [illeg]

[98]A Monsieur Ampère, rue bas-d'argent n°6 à Lyon.
(2) Julie Allard.
(3) La petite, c'est le futur Jean-Jacques,

Please cite as “L36,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 28 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L36