To Jean-Marie Périsse-Marsil   3 juin 1810

[799] Grenoble 3 juin [1810?]

Cher frère et bon ami, je regrette bien vivement de t'avoir si peu vu pendant le temps qui m'a semblé si court que j'ai passé à Lyon. Je cherche à m'en dédommager en t'écrivant à la hâte quelques mots, car j'ai bien peu de temps. J'aurais mille choses à te dire de l'amitié que je t'ai vouée pour la vie, de celle dont tu m'as donné des témoignages dont je conserve un si précieux souvenir, et qui fait une bonne partie de ce qu'il me reste de bonheur.

Périsse a eu la bonté de m'écrire une jolie lettre, où il y en avait une de ma sœur ; je l'ai reçue à Genève, je n'ai pas eu encore le temps de répondre à Périsse, je te prie de m'excuser auprès de lui[800] en le remerciant de ma part de son attention. Comme ma sœur n'a pas eu de mes nouvelles depuis que je suis en route, je lui ai écrit à la hâte la lettre que tu trouveras ici, et que je te prie de lui faire parvenir si elle est à Lyon. Si elle était à Poleymieux, elle l'enverrait prendre chez toi d'après ce qu'elle m'a marqué.

Je [te ]prie de présenter mes respectueux hommages à Mme Carron, à ma sœur et d'embrasser pour moi vos charmants enfants. Offre-les également à ton frère, à ma tante, à Mlle Périsse ! Je charge ton fils de la même commission pour M. et Mme Empaire. Pardon, cher frère et bon ami, de tant de commissions ;[801] mais j'ai quitté Lyon si précipitamment et avec tant de regret que je voudrais me rappeler au souvenir de tous ceux que je n'ai pu voir autant que je le désirais. Adieu, cher frère et bon ami, pense quelquefois à moi, aime-moi toujours comme je te chérirai, et que tout se réunisse pour te rendre heureux !

Je t'embrasse de toute mon âme. A. AMPÈRE.

[802]A monsieur Perisse Marsil imprimeur-libraire,grande rue Mercière, no 13, à Lyon Rhône

Please cite as “L362,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L362