To Jacques Roux-Bordier   16 août 1810

16 août 1810

Mon cher ami, nous ne passerons point à Orange, et jusqu'à présent je n'ai pu savoir à quelle époque nous serions à Montélimar . Il vient d'être décidé que nous partirons mardi matin 21 du courant pour nous y rendre directement par le pont Saint-Esprit. Nous espérons en conséquence passer à Montélimar la nuit du 21 au 22. De toute manière nous y passerons quelques heures dans la matinée du mercredi 22 août . Je n'aurai que ce peu de temps pour goûter le plaisir de causer avec vous si vous y avez des affaires qui ne vous permettent pas de revoir Lyon. Si vous avez un peu de liberté, je vous proposerais une partie charmante pour moi, qui ne serait peut-être pas sans intérêt pour vous. Je dois laisser mon collègue à Tournon. Il retournera à Lyon par la grande route. Je la quitterai à Tournon pour me rendre à Lyon par Annonay, Saint-Étienne et Saint-Chamond. Nous ferions cette curieuse route ensemble, nous verrions les papeteries d'Annonay, où fut découvert le bélier hydraulique, les manufactures de Saint-Étienne, le fameux mont Pilat, etc. Nous arrangerons aisément tout cela quand nous nous verrons ; mais il faudra que tout soit arrangé avant que nous en parlions devant mon collègue.

Je joins ici un fragment d'une lettre que j'ai reçue de M. Maine de Biran. Vous y verrez combien il désire d'entrer en correspondance avec vous, qu'il se propose de vous écrire et l'aurait déjà fait s'il avait su votre adresse.

A Montélimar nous logerons à l'auberge de la poste qui appartient à M. Chabot ou à ses enfants. Si vous ne nous y trouviez pas le 21 au soir, je vous prierais d'y laisser votre adresse pour que je pusse vous aller voir en arrivant.

En attendant le plaisir de vous voir et, s'il est possible, celui de faire ensemble un petit voyage, je vous embrasse bien tendrement et vous souhaite toutes sortes de bonheur. Votre ami pour la vie. A. AMPÈRE.

à M. Roux-Bordier de Moleron, à Montélimar , département de la Drôme, ou près de là, dans son domaine de Moleron

Please cite as “L364,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 19 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L364