From Claude-Julien Bredin   16 septembre 1811

[85] Lyon le 16 sept[embre] 1811
C.J Bredin, professeur à l’École impériale vétérinaire de Lyon, à son ami Ampère inspecteur général de l'Université

Que de bonheurs à la fois ? [illeg] Tes lettres me font souffrir, extrêmement souffrir ; et cependant je les désire, je les dévore, je les préfère à tout. [illeg]

J'ai là tes trois lettres. Je les ai lues et relues.[illeg]

Ce départ de la Constante amitié me frappe beaucoup. Quoi, quitter Paris ! Que signifie cela ? Et c'est donc l'homme au front ridé qui cause cela ? Crois-moi, cher Ampère, je sens tout ce que doit te coûter cette séparation. [illeg] [86] [illeg] Oh, mon ami, que la vie est riche en souffrances ! Dans quelques années, tu diras : Nous avons été terrassés par la douleur ; mais d'autres douleurs, des chagrins plus pesants allaient fondre sur nous. Quelle longue chaîne il faut traîner tout le long de cette vallée de larmes ! Oh comme celui-là connaissait bien la vie de l'homme qui l'a nommé la vallée de larmes.

Parle-moi encore de ce départ. Envoie-moi donc tous tes commencements de lettres. Qu'ai-je besoin de la fin ? N'est-ce pas ton cœur qui a commencé, que me faut-il de plus ?[illeg] [87] [illeg] Adieu, mon bon ami, adieu, homme de douleurs ! Adieu ![illeg] Dans ce moment de demi-sommeil, je veux dire de demi-rêve, si tu savais comme j'entends nos voix sur le chemin de Saint-Fortunat ! Comme je nous vois distinctement ! Il y a déjà sept ans. Sept ans ! Conçois-tu quelque chose de ces sept années ! [illeg]

[88]A Monsieur Ampère, Cour du Commerce par la rue des fossés S[ain]t Germain à Paris

Please cite as “L392,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L392