From Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)    septembre 1800

[105]Du Jeudi soir [septembre 1800]

Tu es parti bien triste, mon bon ami, et tu avais raison ; car ta Julie était bien malade. C'est passé à présent. Du moins mo dévoiement est bien diminué et j'ai assez bien dormi ces nuits passées . Je compte absolument ne te voir que dimanche ; car je serais bien fâchée que tu ne fusses pas à l'Athénée . C'est un moyen de n'être pas inconnu. J' attends une lettre de mon bon ami demain. Il aura vu M. Martin et lui aura demandé ce qu'il faut faire pour guérir sa femme. J'espère que peu de chose me remettra et que je pourrai continuer à voir notre petit prospérer par mes soins . Ne sois pas en peine , mon bon ami, je suis bien mieux aujourd'hui et j'ai dîné avec appétit . Je bois du bouillon blanc et de l'eau de riz  ; cela m' ôtera peut-être ces feux qui sont bien fatigants . Je vais écrire à ma sœur pour lui dire qu'elle laisse venir Périsse avec toi 1. Comme tu viens le dimanche , elle ne craindra[106] pas qu'il soit de nuit et, d' ailleurs , tu pourrais prendre la diligence. N'en parle pas au petit avant l'aveu de sa maman, ce serait un chagrin inutile. Je t' envoie des chemises que tu prendras avant \de toucher/ la dernière pile qui est dans ton armoire. Tu feras compter et remettre à Marion tout le linge sale qui est à Lyon, tes chemises , mouchoirs et bas. Voilà, mon bon ami, une lettre de ménage. J'en attends une de toi, où tu me diras que tu [as] bien fait toutes mes commissions . Adieu, adieu, je t'embrasse et t'aime bien fort. Ne sois pas en peine de moi, c'est mon refrain .

Monsieur Monsieur Ampère
(2) François Périsse, son neveu, âgé de 13 ans.

Please cite as “L40,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 28 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L40