From Claude-Julien Bredin   8 novembre 1811

[49]Le Vendredi 8 novembre 1811

[illeg] je suis entré dans tes appartements qui n'avaient été ouverts qu'une seule fois depuis que nous y sommes allés ensemble. J'ai trouvé les tableaux dans le même état que je les avais laissés ; j'ai dépendu les trois qui me semblent mériter d'être conservés. L'humidité ne les a point encore altérés, mais ils ont été bien mal soignés. Dans beaucoup d'endroits ils sont crevassés, écaillés et même déchirés. En entrant au salon je me suis un moment cru au Pérou, où le sel de nitre forme comme une moisissure à la surface du sol. On aurait pu en avoir une assez grande quantité sans être obligé de rien faire que de balayer ces efflorescences. C'était très joli ; je ne savais pas que, dans notre pays, le salpêtre s'offrît sous cette forme.

Je suis allé dans les pièces du premier étage ;[50] les murs sont en bien mauvais état, ils tombent en poussière. Je crains bien que, dans peu d'années, ta maison n'exige des réparations bien coûteuses.[illeg] Je n'ai pas oublié que je t'ai promis de[51] t'envoyer quelques phrases de Werther. Je l'aurais fait il y a longtemps ; mais tu ne sais pas lire l'écriture allemande. Aimes-tu mieux que je t'envoie un petit alphabet, ou que j'écrive en écriture française ? Quelque jour, tu sauras l'allemand. Si j'avais le quart de ta facilité, je le saurais à l'heure qu'il est ; car cette langue me plaît de plus en plus [illeg]

[52]A Monsieur Ampère, Cour du Commerce, n° 19, près de la rue des Fossés-Saint-Germain, à Paris.

Please cite as “L401,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 8 May 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L401