To Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)   23 octobre 1800

[1510] du Jeudi [23 octobre 1800]

C'est après-demain que je t'embrasserai, ma bonne amie, que je verrai ton petit, que tu me diras s'il a été un peu sage la nuit. Car je ne sais pas le moindre petit mot de nouvelles de ma Julie. Je n'espère plus d'en avoir que demain. Demain, qui est la veille d'un beau jour, sera bien beau aussi si je reçois une petite lettre, et encore mieux une grande lettre de ma bonne amie 1. Tu sais bien qui elle est cette bonne amie, qui emploie toute son existence à me rendre heureux. Je viens de chez Mme Carron q[ui ne] m'a presque parlé que de la b[eauté] du petit Bodin 2. Elle dit qu'elle s[erait] trop contente si la petite 3 avai[t] sa figure. Elle m'a dit aussi que quelqu'un lui avait parlé de mon petit et qu'il était bien joli. Elle [1511] a bien envie de le voir. Elle écrit aujourd'hui une grande épître à Périsse pour l'inviter à tenir son enfant avec Mlle Jenny 4. Adieu, ma bonne amie, ma Julie, je t'embrasse mille fois de tout mon cœur. Dis mille choses de ma part à tous ceux que nous aimons. A. AMPÈRE Du vendredi. Je reçois enfin de tes nouvelles, mais on ne me laisse pas le temps de répondre. Que tu es bonne, ma Julie, de m'accorder tout ce qui me fait plaisir ! J'ai pu baiser ton nom tout à mon aise. Mais pourquoi t' affliges -tu toujours ? Ne le fais plus, ma bonne amie ! A demain. Encore mille baisers. A. AMPÈRE

A Madame Ampère la jeune chez Mme Carron à S[ain]t-GermainMont-d'Or.
(2) La veille d'un beau jour signifie simplement le jour où il la reverra.
(3) Bodin était le patron de François Carron, par l'intermédiaire duquel celui-ci accédait à M. Cayre.
(4) Mme Carron venait d'avoir une fille le 15 octobre 1800.
(5) Jenny Campredon, sœur de Mme Carron.

Please cite as “L45,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 27 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L45