To Humphry Davy   25 janvier 1814

[10] Mardi, 25 janvier 1814
Monsieur,

M. Underwood, votre excellent [ami], m'a fait un bien grand plaisir en m'apprenant que je pouvais vous écrire à Nice. La correspondance que vous avez eu la bonté d'avoir avec moi est, de tous les succès que j'ai pu obtenir dans la carrière des sciences, celui dont j'ai été le plus flatté. J'ai continué, depuis votre départ, Monsieur, au travail dont je vous avais parlé. Le terme s'éloigne toujours à mesure que j'avance ; car cette[11] manière de concevoir les choses s'étend à tous les genres de combinaisons. Elle ne détermine pas seulement les proportions suivant lesquelles les gaz se combinent, mais les quantités d'eau de cristallisation nécessaires à chaque sel, les proportions d'oxygène, d'hydrogène, d'azote et de carbone des substances végétales et animales, soit gazeuses, soit réductibles à l'état de gaz par une chaleur médiocre, comme le gaz oléfiant, l'alcool, l'acide prussique, les huiles volatiles et les différents éthers, même ceux qui contiennent des acides gazeux comme l'éther nitrique et l'éther muriatique. Celles de ces substances dont je connaissais les proportions se sont trouvées d'accord avec ma théorie ; mais je manque, pour la plupart, des données exactes qui me seraient nécessaires pour la confirmer ou l'infirmer.

Depuis une huitaine de jours j'ai été obligé d'interrompre ce travail parce que la mort de M. Bossut [12] a laissé une place de mathématiques vacante à l'Institut et qu'il faut, pour m'y présenter, lire des mémoires relatifs à cette branche de connaissances. J'en ai lu un hier dont le sujet se liait un peu à mon travail sur les combinaisons des gaz 1

(2) Démonstration de la relation découverte par Mariotte entre les volumes de gaz et les pressions qu'ils supportent à une même température (Ann. de Chimie, mai 1815 ; de l'Institut, AA, 1175).

Please cite as “L467,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 26 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L467