To Julie Carron-Ampère (1ère femme d'Ampère)   19 novembre 1800

[1324]Du Mercredi [19 novembre 1800]

Je suis dans une grande incertitude, ma bonne amie. On dit qu'il fait bien beau, mais je trouve le temps froid ; et je gage qu'il l'est bien davantage à S[ain]t-Germain. Ta sœur est d'avis d'envoyer la voiture, tes cousins pensent tous qu'il faut profiter d'un temps sans boue ni pluie. C'est ce que vient de me dire Périsse que sa maman a [1325]envoyé exprès.

Ma bonne amie, que je serais fâché d'être l'occasion que tu prisses froid ! Que je suis inquiet ! Si je m'en étais rapporté à moi-même, la voiture ne serait pas partie. Ma pauvre Julie, que tu auras froid pour revenir près de moi ! Il faut toujours que mon bonheur te coûte des souffrances. J'aimerais mieux ne te pas revoir encore, et que tu restasses bien chaudement auprès de ta maman. Mais ce qui achève de me décider, c'est le froid qu'il doit faire à S[ain]t-Germain, où la bise doit donner en plein. Pourvu qu'elle n'empêche pas de faire du feu !

Ma bonne \amie/, je suis bien pressé. Louison veut porter cette lettre à son mari. Je t'embrasserai de[main !] Heureuse pensée si tu devais être bien portant[e,] si tu ne souffres plus des dents. Adieu, ma charmante amie, ma[1326] bienfaitrice, tout ce que j'aime ! Que je t'embrasse de bon cœur ! Que je suis tourmenté et content de t'attendre demain ! ma Julie ! A. AMPÈRE Tout à ta maman, à ta sœur ; mes adieux aux dames Sarcey.

A Madame Ampère la jeune, à S[ain]t-Germain.

Please cite as “L47,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 16 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L47