From Claude-Julien Bredin   23 août 1815

[40] Lyon [Mercredi] 23 août 1815

Cher ami, voilà huit jours que tu es parti et je ne t'ai pas encore écrit. [illeg] Ampère, la vie me pèse ; elle m'est terriblement à charge ! Ta présence avait produit sur moi un singulier effet. Elle m'avait calmé, elle avait endormi mes douleurs. [illeg] [41] Je me suis réveillé pour souffrir. Jeudi, je me suis trouvé seul après ton départ. [illeg] [42] [43] [illeg]

Le jeudi 3 août, tu m'as raconté des choses qui m'ont bouleversé. Eh bien, mon ami, apprends que j'ai des reproches analogues à me faire. Analogues ! Que dis-je ? Les faits ne sont peut-être pas aussi graves en eux-mêmes ; je veux dire qu'il ne s'y joint pas des circonstances aussi aggravantes. Mais mes opinions, mes sentiments, mes circonstances, mille choses me rendent infiniment plus coupable que toi. [illeg] [44] [illeg] [45] [illeg]Grand dieu, serait-il possible que ce que je prévois depuis si longtemps fût au moment d'éclater ? J'en frémis. Mon ami, tu comprendrais mon épouvante si tu étais aussi mauvais que moi. Tu as donc vu Mlle D. J. J'espère que tu te hâteras de me dire la continuation de tes impressions sur ces choses d'un si grand intérêt.

Please cite as “L519,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 2 May 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L519