To François Carron (frère de Julie)   21 septembre 1815

Jeudi soir, 21 septembre
Cher frère et bon ami.

J'étais allé avant dîner à la Bourse pour tâcher de t'y voir ; mais tu n'y étais pas encore à ce que m'a dit celle qui garde les cannes, etc. Il y avait une telle foule que je désespérai de pouvoir attendre ton arrivée et d'en être averti, de sorte que je m'en fus. Je tâcherai de t'y trouver demain, mais je t'écris toujours dans la crainte de n'y pas mieux réussir qu'aujourd'hui. Mon travail pour l'école n'est pas encore terminé. Je n'examine plus ; mais il faut rédiger les résultats de l'examen ; cela n'est point achevé et ne peut l'être qu'en y travaillant demain, samedi et dimanche Il me sera donc impossible de faire avec toi le petit voyage qui m'aurait procuré tant de plaisir ainsi qu'à mon pauvre petit ; mais j'espère m'en dédommager et l'en dédommager la première fois que tu retourneras à Bruyère.

Je te prie bien de dire à Mme Carron et à éliza combien nous désirions, mon fils et moi, de les voir et tout le chagrin que je ressens d'être retenu ici. Adieu mon bon ami, comme je crois que tu iras après-demain, samedi, prendre une petite voiture dans la rue d'Enfer et que je me trouve sur ta route, j'aurai soin de me tenir ce jour-là chez moi depuis midi jusqu'à deux ou trois heures, afin que tu me trouvasses si tu avais le temps de me venir voir en passant. Mon bien bon ami, je t'embrasse de toute mon âme et te charge des plus tendres amitiés pour Mme Carron et éliza quand tu les verras. Ton frère. A. AMPÈRE.

A Monsieur Carron, courtier de commerce, rue du Faubourg-Saint-Denis, n° 19, à Paris.

Please cite as “L520,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L520