To François Clerc   20 novembre 1816

20 novembre 1816

Mon cher ami, quelques démarches que j'aie pu faire auprès des membres de la Commission avec qui je suis assez lié pour pouvoir leur en parler, la décision unanime à votre égard est que vous êtes précisément dans le cas des autres personnes attachées aux facultés que vous avez perdu de droit, par la suppression de celle de Lyon, le titre d'adjoint professeur et les mille francs qui étaient sur la caisse de la Faculté, puisque ce ne sont que les professeurs titulaires qui, en perdant de même leurs titres, conservent comme retraite la moitié de leur traitement, et qu'il y a un très grand nombre de professeurs qui, comme vous, ne faisaient des cours que dans leur collège royal, qui font toujours les mêmes cours qu'ils faisaient auparavant et n'ont pourtant plus les mêmes traitements. C'est là une mesure générale à laquelle la Commission elle-même ne peut faire une exception par l'impossibilité de la motiver dans le cas particulier où l'on voudrait la faire  ; mais on admet comme juste que vous touchiez sur les fonds du collège royal un traitement et demi : ce qui est tout ce qu'il dépend de la Commission de vous accorder.

Je suis bien fâché de n'avoir pas une meilleure nouvelle à vous annoncer, je n'ai voulu vous l'écrire que quand j'ai vu l'impossibilité absolue de rien changer à cette décision. Je vais m'assurer par tous les moyens qui sont en mon pouvoir, que le traitement et demi vous sera assigné de suite, si cela n'est pas déjà fait comme je l'espère d'après ce que me dit dernièrement M. Guéneau de Mussy.

Je vous prie, mon cher ami, de présenter mes respects à Mme Clerc et, si vous avez l'occasion de voir M. Beauregard, de lui offrir mille amitiés de ma part. J'ai su dans le temps, par ce que m'a dit M. de Mussy, que l'affaire pour laquelle il m'avait écrit a été terminée comme il le désirait.

Je crois qu'il vous sera toujours avantageux, quoi qu'il arrive dans l'organisation de l'Université, de continuer à faire les trois cours que vous avez commencés. Adieu, mon cher ami, je vous embrasse de tout mon cœur. A. Ampère.

à M. Clerc , Professeur de philosophie et de mathématiques spéciales au Collège royal, à Lyon (Rhône)

Please cite as “L543,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 19 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L543