To Claude-Julien Bredin   29 juillet 1817

Metz [29 juillet 1817]

Je suis arrivé ce matin ici, cher ami, venant de Nancy, où j'ai reçu ton n° 62. Je n'ai pu encore écrire à M. de Biran, à qui je l'avais promis ; cependant jamais je n'aurais eu tant de choses à lui dire. Quoique je n'aie songé à la psychologie qu'aux moments perdus, il s'est fait comme un travail secret dans ma tête, qui a étendu, lié et coordonné tout ce que j'avais pensé là-dessus, de manière que je vois tout cela avec une clarté parfaite. J'en ai beaucoup causé à Strasbourg avec MM. Resbol, Matter et Beautin ; ce dernier est un élève de l'école Normale qui professe la philosophie au collège royal. J'ai eu plusieurs conférences, tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre.

Tu me demandes, mon bien cher ami, où en est l'état de mon âme. J'ai retrouvé quelques-uns des sentiments dont j'étais pénétré en quittant Paris, mais seulement quelques-uns. Ce n'est qu'à la table du Seigneur que je puis espérer les retrouver tous.

Please cite as “L553,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 29 March 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L553