To Claude-Julien Bredin   18 mai 1818

[18 mai 1818]

Comment se fait-il, cher ami, que je sois depuis une douzaine de jours propriétaire d'une maison à Paris et que je ne t'en aie encore rien écrit ? Elle est située entre l'école Polytechnique et le Jardin du Roi, rue des Fossés-Saint-Victor, n° 19. Cette rue est large, claire, toujours propre, mais en pente assez rapide, en sorte que les voitures ne peuvent guère y monter quand il gèle. La maison est d'origine patrimoniale, bâtie très solidement en pierre de taille.

Prix principal de la maison 30 000, étrennes 1 000, frais de timbre et de notaire 2 500, réparations projetées 3 500, total 37 000. La plus grande partie de cet immeuble appartient à ma sœur, qui a payé 27 000 sur 37 000 francs ; nous nous arrangerons pour les loyers dont elle recevra les deux tiers.

J'aurai un jardin avec six tilleuls, trois pruniers, quelques espaliers de vigne. Ce terrain est plus haut que la cour et au niveau de l'entresol. Par un petit escalier de bois, bien commode, je réunirai une des pièces de l'entresol au premier étage où je logerai. Cette chambre isolée, donnant sous les tilleuls du jardin, sera une petite habitation charmante que je destine à Jean-Jacques. La pareille, au-dessus, tout aussi agréable, sera celle de ma sœur et d'Albine.

Please cite as “L563,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 23 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L563