To Jean-Jacques Ampère (fils d'Ampère)    juin 1818

[juin 1818]

Depuis que tu m'a quitté, cher fils, je veux tous les jours t'écrire sur mon point de départ en psychologie et sur ce que je regarde comme les premières bases de cette science ; mais obligé, tantôt de faire avec l'inspecteur des études le classement des élèves, tantôt d'assister aux examens, je n'ai pas un instant. J'ai vu de Jussieu à la Société d'instruction élémentaire, occupé de faire lever les scellés de ce pauvre abbé Gaultier. Il m'enverra tes lettres s'il ne peut me les apporter.

Je suis d'autant plus aise que tu pousses à l'anglais, comme tu dis, qu'en lisant l'autre jour un article sur les œuvres de lord Byron, j'y vis des choses très belles, d'une grandeur sauvage, qui te plairont surtout dans la langue de l'auteur. C'est une admirable littérature, sans compter même le premier poème épique qui lui appartient. Ton projet de prendre un maître de grec me fait bien plaisir. Dès que je serai libre, tu recevras la lettre psychologique.

Tout le monde ici te fait mille amitiés ; celles de ton papa ne sont pas les moins tendres. Respects et compliments de ma part à tous les membres de la famille de Vanteuil. Dis particulièrement à Mme de Jussieu combien je la remercie de ses bontés pour toi. A. Ampère.

Please cite as “L564,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L564