To Jean-Nicolas-Pierre Hachette   14 novembre 1820

[2] 14 9bre [novembre] 1820

Je vous prie, en grâce, d'avoir soin de cette feuille de journal ; j'ai la collection de plus de 18 mois, sans qu'il en manque une seule. De plus, si vous n'en avez plus besoin à 5 heures ce soir, j'irai vous prier de me le rendre, sauf à vous le remettre ensuite. C'est à la page 3, le troisième alinéa de la seconde colonne.

Voici, mon cher Collègue, le journal où se trouve l'article en question. Il y a, premièrement, une fausseté manifeste à dire que M. Œrsted a annoncé l'identité des fluides magnétique et galvanique, non seulement il n'en parle pas dans tout ce que nous avons de lui, mais, dans la pièce où il publie sa découverte, il explique les phénomènes par une hypothèse où ces fluides sont entièrement distingués. C'est moi qui ai dit le premier que cette identité résultait de ces phénomènes, non pas d'après l'explication[3] de M. Œrsted qui les supposait tout à fait distincts, mais d'après ma théorie entièrement distincte de la sienne et qui seule les identifie.

Que d'autres aient conjecturé autrefois cette identité sans preuve, cela ne fait rien à l'affaire. Voyez ensuite comme il est dit qu'Arago et moi avons constaté des faits qui résultent de cette découverte ! Ils n'en résultent nullement pour quiconque y donne un instant d'attention. Que je vous serai obligé d'écrire à ce sujet au rédacteur du journal ! Agréer tous mes remerciements et l'assurance de ma sincère amitié et de mon entier dévouement. A. Ampère

[4]J'oubliais de mettre dans ma lettre que vous trouverez l'explication de M. Œrsted où il distingue complètement les deux fluides dans le numéro d'août 1820 qui a paru en dernier lieu il n'y a pas tout à fait un mois.

à M. Hachette, Membre de la Faculté des Sciences et de la Société philomatique, cul-de-sac S[ain]t-Dominique, à Paris

Please cite as “L592,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 25 April 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L592