To Claude-Julien Bredin   janvier 1823

[Janvier 1823 ?]

Cher ami, j'ai voulu, tout en donnant mes leçons à l'école Polytechnique, en rédiger des sommaires, continuer à m'occuper d'électricité, répondre à des lettres reçues à ce sujet de divers pays, faire publier à M. Savary ses admirables calculs sur l'action électrodynamique, etc. Qui trop embrasse mal étreint, dit-on à Lyon. Je n'ai pu répondre à la plupart de ces lettres, mes sommaires ne sont pas terminés et il n'y a d'écrit qu'une partie de ce que j'ai fait depuis mon retour sur l'électricité dynamique. Enfin la réponse à M. Faraday est achevée ; elle paraîtra dans le prochain cahier des Annales de Chimie ; le mémoire de M. Savary est à l'impression pour le cahier de février du journal de Physique. Que m'objectera-t-on quand ce mémoire aura paru, je n'en sais rien ; mais du moins ce seront des objections sans fondement.

Mon fils avait fini Rosemonde le 12 octobre ; je m'attendais à ce qu'elle serait reçue sans difficulté, mais il n'en est rien. Ceux qui ont entendu lire cette pièce l'ont déclarée irreprésentable à moins de changements considérables. Ils demandent qu'Alboin ne soit tué qu'à la fin et devienne le principal personnage. Jean-Jacques a été dégoûté de tout cela pendant quelque temps ; mais il s'est remis à l’œuvre et, d'ici à quatre ou cinq mois, il aura refondu sa tragédie sur un nouveau plan. Le cinquième acte est autant de perdu ; celui dont il s'occupe sera plus théâtral et mieux accueilli du public, mais moins conforme à l'histoire.

J'ai trouvé, traînant chez moi, la copie destinée au Comité de l'Odéon ; je te l'envoie, tu verras ce dont ils ne veulent point.

Please cite as “L634,” in Ɛpsilon: The André-Marie Ampère Collection accessed on 4 May 2024, https://epsilon.ac.uk/view/ampere/letters/L634